• Plusieurs organisations et des personnalités françaises ont vivement protesté contre une décision de justice annulant un mariage parce que l'épousée, de confession musulmane comme son mari, n'était pas vierge.

    Saisi à la demande du mari, le tribunal de grande instance de Lille a annulé l'union le mois dernier, estimant qu'il y avait "erreur sur les qualités essentielles" du conjoint, une disposition de l'article 180 du code civil.

    "Il s'est senti trompé. Il a dit 'je ne peux pas faire confiance à quelqu'un qui, dès le départ, ment'. Je le comprends et le tribunal l'a compris", a déclaré sur RTL l'avocat du plaignant, Me Xavier Labbée.

    "Il ne faut pas faire de cette affaire une résurrection d'un retour à la religion et à l'obscurantisme. C'est tout simplement une application des règles de la nullité du mariage", a-t-il estimé.

    Interrogée sur France Inter, la philosophe Elisabeth Badinter s'est déclarée "ulcérée" par cette décision. L'épouse de l'ancien garde des Sceaux Robert Badinter a dit avoir "honte" pour la justice française.

    "Ça aboutit tout simplement à faire courir nombre de jeunes filles musulmanes dans les hôpitaux pour se faire refaire l'hymen", a-t-elle considéré.

    La présidente de Ni putes ni soumises, Sahem Habchi, s'est dite "catastrophée".

    "Nous sommes trahies par notre propre justice", écrit-elle dans un communiqué, dénonçant "un glissement vers l'institutionnalisation du relativisme culturel et donc vers une condamnation sans précédent des femmes".

    Le Parti communiste a lui aussi fustigé une "décision scandaleuse" allant "à l'encontre du droit des femmes à leur intimité et à la libre disposition de leur corps".

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